Un vaste éventail d’actions écologiques est mobilisable pour promouvoir les fonctions hydrologiques, biogéochimiques et « habitat » des zones humides. Cependant, des actions écologiques sont parfois méconnues, alors que d’autres font l’objet d’effets de mode. Le langage pour les dénommer n’est pas toujours partagé entre les acteurs d’un même programme d’action écologique. De plus, la faisabilité technique pour mettre en œuvre et obtenir le résultat d’une action écologique donnée peut être surestimée.
L’OFB, PatriNat OFB-MNHN, Biotope et sa filiale Soltis Environnement, le Forum des marais atlantiques, l’Inrae, la Tour du Valat et les Universités Rabelais de Tours et Savoie Mont Blanc ont publié un référentiel d’actions écologiques qui liste l’essentiel des actions écologiques pour reconquérir des fonctions en zones humides (Figure 1 ci-après).
179 actions écologiques ont donc été identifiées, nommées et définies à partir de recherches bibliographiques : déblaiement, débroussaillage, dépoldérisation, étrépage ou décapage, faucardage, fauche, intervention sur drain souterrain, libre évolution… (Figures 2 et 3).
Le référentiel établit une typologie des actions écologiques (par ex. actions écologiques emboîtées en plusieurs niveaux). De plus, il pré-évalue la faisabilité de chaque action d’après des connaissances en écologie de la restauration, pour alerter sur le risque d’échec potentiellement associé à chaque action écologique (Figure 4).
Figure 4 : Résumé des 179 actions écologiques recensées dans le référentiel et distinction entre les actions d’impulsion et d’exploitation-entretien.
Utiliser ce référentiel durant la conception d’un programme d’actions écologiques promeut l’utilisation d’un langage commun entre acteurs et contribue à mieux évaluer le bienfondé des actions écologiques qu’il est prévu de mobiliser durant un programme d’actions écologiques. À terme, il permettra de promouvoir l’analyse de retours d’expériences sur les programmes d’actions écologiques afin d’améliorer les pratiques futures. Ce référentiel est exploité dans la Méthode nationale d’évaluation des fonctions – Version 2 pour aider à dimensionner les mesures de compensation écologique selon le type d’actions écologiques mobilisées, pour veiller à la non-perte nette de fonctions durant la mise en œuvre de la séquence ERC.
Dans le futur, ce travail sera étendu à d’autres sujets et contextes (par ex. les espèces en zone humide, les zones humides de l’Outre-mer) et il sera mis à jour selon les progrès en ingénierie écologique, les retours critiques, les apports de l’innovation…