La formation de la tourbe, ou turfigénèse, n’est possible que dans les milieux qui remplissent deux critères :
- une saturation en eau pendant une période suffisamment longue ;
- une croissance végétale suffisante pour permettre l’accumulation de la matière organique.
Plusieurs facteurs peuvent intervenir pour favoriser la turfigénèse, par exemple :
- un relief topographique et substrat géologique qui permettent une nappe stagnante ou très peu circulante, ainsi que suffisamment d’espace de saturation pour le la tourbe puisse s’accumuler ;
- un climat adapté : pas trop sec (apports d’eau insuffisants), ou trop froid (croissance végétale trop faible) ;
- un niveau de nutriments (azote, phosphore, potassium…) adapté aux espèces ‘turfigènes’ – celles qui sont susceptibles de perdurer plus longtemps sans se décomposer ;
- un pH acide tend à être favorable, bien que des tourbières de pH alcalin (non acide) existent également.
Les tourbières peuvent se développer de plusieurs manières, en fonction de leur typologie de leur dynamique végétale naturelle, et de leur historique d’utilisation par l’homme.
On peut citer un exemple classique, et simple à visualiser, celui d’une tourbière de lac ou de dépression. La séquence du développement de la tourbière pourrait être la suivante :
Depuis un plan d’eau libre suite à une dépression topographique, des plantes pionnières forment un radeau, puis la matière organique s’accumule et la pièce d’eau originelle se comble complètement.
A terme, si les conditions sont propices, la croissance des sphaignes (mousses typiques des tourbières) peut amener à un bombement de la tourbière.
Au fil de ce développement, les cortèges de flore et de faune se modifient pour s’adapter aux conditions nouvelles survenues à chaque stade.